Suite de la note précédente.

(WOW! MERZBOW M'a inspiré un récit d'anticipation!)
(J'ai un peu honte mais bon, je suis p-e plus fan de S-F que je ne le prétends.)

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Soul to Seoul (3-1)

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(28 minutes 34 secondes)XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

(Avant de commencer l’écoute, il me vient ces vers)

Les monstres et les chimères

Décimèrent les faibles

La littérature pris feu

Dans les yeux

Des derniers hommes

Avec plus de 36% de l’ADN ancestral.

(O.k., je vais mettre la musique, je ressens quelque chose de très fort.)

(Je sens que je dois faire un petit ménage de bureau avant de commencer)

(brb)

(Je sens que je dois allumer une bougie.)

(hou.)

(Wow, je suis dans le noir, avec la lueur de trois bougies à ma gauche. Je construit un rituel. J’ai même éteint l’étoile de papier indienne qui luit perpétuellement en haut de l’ordine – pour ceux qui connaissent mon bunker à moi – Hoggie pousse quelques miaulements lugubres, il appelle son frère. Ils sont dans la cuisine, ils jouent à se cacher dans le noir et à se faire des peurs et des embuscades. Je prends une gorgée de tisane à la valériane, le liquide est tiède, parfumé et sucré. Je vais m’allumer une clope, the good corporate drug, histoire de me donner un rythme, puis je vais enfin peser sur PLAY.)

Il y eu le 7^ème fils du 7^ème fils de Jack

Celui qu’on appellait

Jacksaw

L’artiste milionaire

A qui profitait ces temps pourris

Depuis longtemps oubliés

Les périples de la semence de son père.

Ils vivent dans toute l’opulence

De la nouvelle ère électro-chimique.

Jamais la pourriture ne fut si faste

Et un cerveau

Facile à percer.

*

Jack fabriquait des rêves avec des bribes du passé

Qu’ils trouvaient dans l’ADN des plastiques fossiles biotransmutés

Des les meilleurs sites archéologiques

Comme les dépotoirs d’Hollywood

Des poches stériles remplie de graisse

Liquide des femmes de banlieue

Et des odeurs de pelouses fraîchement coupée

Le pincement de l’hiver sur le bout du nez

Les babillages des protos-bébés

Plus doux et moins nasillards

Que ceux de la nouvelle race bleue

*

Jacksaw méritait ses avantages de primitif

Avec ses 57% d’ADN ancestral

Il portait en lui les sentiments humains

Les tragédies Grecques

Et l’inceste des âmes

Qui parfois se fondent

Et naissent dans des êtres

Voués à la torture

Interne de deux voix accouplées

Jacksaw savait fabriquer les rêves naturels

Car il rêvait encore

À des choses comme des arbres

Et surtout le vent

Le vent tout autour

Il n’y a plus de vent

En l’an 3013.

*

La drogue en vogue

S’appelle le trou

C’est une réalité unique et stable

Que l’on traverse en deux dimensions

Un continuum

Une courbe normale

Avec un petit écart type.

C’est infiniment relaxant.

Et on ne veut plus rien faire d’autre

Que d’aller d’un point

À un autre.

*

Jacksaw rêve à des réimplantations biologiques massives

Mais la chimie nécessaire au retour de la vie spontanée

Est au-delà de celle qui régit leur monde synthétique.

Ils évoluent dans des substrats stabilisés

Des simulacres de substances sympathiques

Aux ordonnances de leur systémique semi-aborigène.

Ça fait très mal.

Pour en arriver là ils ont du beaucoup avoir envie de vivre

Car tout goute le pseudo plastique éthylène et les phtalates

Les envies de suicides sont journalières

À quoi bon tout! À quoi bon tout!

Hurlait le peuple dans la pulpe liophylisée

De leurs produits génériques bon marché.

*

Bien entendu, l’élite peut bouffer texturé

Des banquets issus des cerveaux des meilleurs chimistes

Qu’on soupçonne aussi de cannibalisme

Car cette viande bleutée est tendre à souhait.

« Cultures bactériennes »

Nous nous nourrissons maintenant

De nos parasites.

Jacksaw s’écoeure trop vite

De ces porcs qui se contentent

De leur merde comme pâture

Leur propre merde sur les murs

Jacksaw avait parfois des murmures

D’aggressivité malgré la castration chimique

Imposée en dehors des périodes de récolte.

Sa semence lui rapportait des milliers de dollars.

Jacksaw était le starbuck de la nouvelle humanité

Mais personne ne connaissait son cœur

Où brûlait la dissidence.

*

Toutes les nuits il se gavait de somnifères

Pour faire taire

Ces appels incongrus

Cet absurde absolu

Le chant des champs

Le goût de l’enfance

À jamais dérobée

Par l’exo-procréation.

*

Tous les matins Jack passe devant la machine à construire les habitats.

Ce sont des sortes de cages de métal très solides

Qui sont ensuite tapissées de matière synthétiques ignifuges

Puis calfeutrées par une biomembrane semi-imperméable

Il n’y a pas de fenêtres mais la lumière du soleil y pénètre par des pores

Le soir elles luisent doucement dans la nuit, jusqu’au couvre feu,

Les maisons de la nouvelle humanité

Des maison sans enfants

Maisons sans saisons

Maisons identiques

Cubiques

Où hommes et femmes sont rassemblés

Dans ce qui reste de la loi filiale

*

Jack Saw 7th of 7th, Note de terrain 28 juillet 3013

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Je crois qu’ils sont capables d’amour tendre,

Même les plus transgéniques, les grands bleus,

Je les ai vu coller leur museaux et faire des chants typiques

Des chants de gorge très gutturaux

Des rugissements extrêmement aggressants

Mais dans les yeux des femelles

Je ne voyais que de la confiance

Et de l’émerveillement.

*

Les grands bleus sont voué à jouer le rôle de la classe populaire

Vu la dégradation de leur ADN après maintes générations,

La structure manipulée des Chiennes Dauphines n’a pas tenu le coup

Et les mâles devinrent de plus en plus débiles et sauvages.

Ainsi se fit la scission dans la nouvelle race –

Cela débuta vers 2856.

L'accès limité à des synthétiques décentes a accéléré certaines mutations chez les grands bleus qui perdent peu a peu l'usage de la parole.

*

(Putain, j’ai du mal a garder mon sérieux!)

Awwwwwhhhh.

(Juste à temps.)