Nuit 15

Pardonnez-moi ma longue absence, ce n’était pas du tout par manque d’intérêt. Je suis encore au Merzbow, depuis maintenant deux semaines, et j’ai quelques réflexions à vous transmettre sur mon expérience…
D’abord, j’ai remarqué que l’expérience avait beaucoup plus de sens lorsque l’on écoute Merzbow quand ça va mal. Autrement, c’est relativement facile à supporter. Testez-le quand vous avez une rage de dent, que la météo est merdique, que vous êtes ultra frustré, impatient, angoissé, fâché, déprimé, et j’en passe.Vous verrez. Dans ces moments, on accuse automatiquement Merzbow. Quel fantastique bouc émissaire! Par exemple, une fois, je me suis fâchée et j’ai eu envie d’appuyer sur STOP pour de bon. Mais je me suis vite ressaisie, je savais bien qu’au fond, il n’était pas coupable de ma mauvaise humeur. Puis, je me suis sentie coupable et j’ai failli écrire à Merzbow et m’excuser pour les mauvaises pensées à son égard envoyées dans l’univers.
Je dois dire, aussi, que le Merzbox est un accompagnement sonore parfait pour faire mes travaux scolaires. J’éprouve depuis quelque temps de sérieux problèmes de concentration, et j’ai l’impression que certains albums sont presque des substituts de Ritalin™. Je me doutais déjà de cette vertu de Merzbow avant le marathon, puisque j’en écoutais parfois en travaillant, et maintenant, ça me le confirme*.
Finalement, je termine en disant que je suis stupéfaite et même un peu déçue de n’avoir pas eu de réactions mentales intenses. Je devrais peut-être monter le volume? En écouter dans la douche? Durer des mois?
J’aime encore ça, alors je continue. Surtout qu’on a une nouvelle supporter, et je ne sais même pas d’où elle sort, c’est formidable!

*L’efficacité n’est pas toujours constante…